A propos du « Kiaï » Par HARADA Mitsusuke senseï

En fait, à ce sujet, il me revient une question que je me suis souvent posée.
Comment se fait-il que les karatékas ne se demandent jamais pourquoi au judo ils n’enseignent ni n’utilisent jamais de cri dans leurs combats ?
En vérité il me semble que pour les karatékas la confusion est venue et vient encore de ces démonstrations publiques au cours desquelles, comme la règle veut que les coups ne soient pas portés, leur réelle efficacité, vue par les spectateurs, semble douteuse.
Les cris donc viennent apporter de la conviction et rendent les techniques plus impressionnantes, surtout lorsque pour renforcer cette impression les karatékas ont recours à des démonstrations de casse et autres prouesses ayant pour but de bien laisser entendre à quel point ils peuvent être redoutables.
Pour moi, c’est le genre d’attitude que j’associe avec cette forme de salutation bien connue : ‘Oss’, qui n’est pourtant rien d’autre qu’une manière vulgaire de saluer les gens issue des milieux yakuza, et qu’aucun Japonais qui se respecte n’oserait utiliser.
C’est une formule sensée conférer à la personne qui l’utilise une présence plus imposante.
Tout est une question d’apparence.

Mitsusuke Harada Sensei

Note de Gildas > J’ai eu l’occasion par deux fois de suivre un entraînement dirigé par Harada Senseï (Il vit en Angleterre). En 1988 (il avait 60 ans) et en 2000. Si la seconde fois, à Paris, il était bien présent, il n’a pas véritablement dirigé lui même l’entraînement, laissant le soin à ses élèves les plus gradés de le faire. Il a lui même observé, intervenant à de rares fois.
La première fois, par contre, il assurait lui même l’entraînement…
Et si j’ai pu voir, j’ai également ressenti.
Un senseï impressionnant de rapidité, de fluidité, de précision, de facilité… Et d’efficacité.
Un grand senseï assurément, qui possède une très grande maîtrise de son art.